Un Petit Port Breton Sympa
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Il y a quelques semaines, une des plaques du monument aux morts était retirée temporairement. Ceci dans le but d'y inscrire le nom d'un jeune homme de 20 ans tué lors d'une offensive allemande en 1918.
Les Jenkins des générations suivantes, Catherine, Eddy et Jean-Claude (à droite), ont oeuvré pour la mémoire de leur oncle et grand-oncle. Edward Jenkins, ici à Brest. | DR
Témoignage
Dans l'ancienne école baptiste du Diben, qui sert maintenant de maison de vacances à la famille Roux-Jenkins, l'histoire côtoie le présent. L'ancienne salle de classe, aux fenêtres hautes pour que les élèves ne se distraient pas en regardant à l'extérieur, sert maintenant de salon. La cuisine est une ancienne écurie où M. Jenkins, pasteur baptiste, laissait son cheval pour donner ses cours.
Si Edward Jenkins a connu cette maison, c'est à Morlaix qu'il a vécu la plus large partie de son enfance. Une vie d'enfant de pasteur, même si c'est son grand frère Edgar qui était destiné à reprendre le flambeau pastoral.
Quand la Première Guerre mondiale éclate, Edward est trop jeune pour être mobilisé. Mais le conflit dure assez longtemps pour qu'il soit appelé en 1917. À Brest, il est incorporé au 124e régiment d'infanterie.
« En juillet 1918, il fait partie des Forces françaises qui subissent la dernière offensive allemande, sur les Monts de Champagne, explique sa petite-nièce, Catherine Jenkins. Cette bataille décisive est déclenchée dans la nuit du 14 juillet. »
Les Allemands pensaient que les Français ne seraient pas en état de se battre après la Fête nationale. Ils se trompaient : « Ce fut une bataille très dure. »
Déclaré « mort pour la France » en 1922
À 2 h du matin, le 15 juillet, Edward tombe sous le feu allemand. Ses camarades le voient touché, mais ils ne parviennent pas à le ramener derrière leurs lignes. Quand le jour revient, ils cherchent son corps, en vain. Le jour même, il est déclaré disparu.
« Il n'a été déclaré « mort pour la France » qu'en 1922, précise Catherine Jenkins, après le jugement du tribunal civil de Morlaix. Trop tard pour que son nom soit inscrit sur le monument, qui avait déjà été construit. »
À l'occasion de la commémoration de la déclaration du centenaire de la Grande Guerre, Catherine Jenkins a donc pensé que le moment était opportun pour réhabiliter la mémoire de son grand-oncle. Elle a adressé une lettre au maire Agnès Le Brun pour que son nom soit inscrit sur le monument aux morts de la ville. « C'était le 100e anniversaire de la guerre, c'était le moment d'y aller, c'était logique. »
La mairie a accédé à sa demande. Le nom du Morlaisien devrait être bientôt ajouté à la plaque, réintégrée au monument le temps qu'une société s'occupe de le graver.
De Edward Jenkins, on sait peu de chose. « Il avait apparemment beaucoup d'humour, dit sa petite-nièce. C'était un rigolo, cela peut se voir sur toutes les photos qu'on a de lui. Mais il est parti si jeune, on ne connaît de lui que son enfance. »